La cathédrale Notre-Dame d’Ottawa est l’oeuvre étonnante d’architectes et de sculpteurs de chez nous. Elle entre dans la lignée des églises de pierre ou de bois qui honore la tradition des bâtisseurs de notre pays; elle compte parmi ces œuvres inspirées dont l’émouvante beauté tient autant à leur magnificence qu’à la foi profonde de ses artisans.
On peut trouver de nombreuses photos de la cathédrale et de son ornementation intérieure sous le titre "La cathédrale en photos" à gauche.
L’architecture intérieure
Comme il y a un siècle, celui qui pénètre dans cette cathédrale est d’abord saisi par l’ampleur, la majesté et le caractère sacré du lieu. Malgré la pénombre ambiante, il perçoit une nef longue, étroite et haute, caractérisée, de l’entrée jusqu’au sanctuaire, par un défilé d’imposantes arcades gothiques. De chaque côté, de sveltes colonnes en faisceaux divisent le corps de l’édifice en trois nefs. Butant sur ces colonnes, des tribunes en gradins couvrent les bas-côtés et contribuent à délimiter l’ample volume de la nef principale. Au-dessus des grandes arcades, des arcatures aveugles, au nombre de trois par travée, accentuent parallèlement le rythme des ouvertures. Chaque groupe d’arcatures est surmonté d’une fenêtre haute. Dans le sanctuaire, les grandes arcades laissent voir progressivement les verrières qu’elles contiennent en retrait, les arcades aveugles étalent leur décor théâtral et les fenêtres hautes apparaissent comme autant de traits de lumières sous l’imposant fleuron sculpté qui termine la lierne et réunit en couronne, au-dessus du maître-autel, les nervures de la voûte de cette abside.
Le Sanctuaire
Ce qui étonne et fascine le plus dans ce sanctuaire, c’est la prodigieuse richesse de son ornementation gothique et l’originalité de son iconographie. Et c’est en étudiant de plus près la statuaire qui orne le sanctuaire que se révèle à son sommet l’esprit de l’oeuvre conçue par le chanoine Bouillon. Fortement inspirée de la longue tradition médiévale, empreinte également de la ferveur propre au mouvement néo-gothique, cette iconographie est, à la fois, complexe et cohérente, traditionnelle et novatrice, symbolique et largement accessible. Tout s’insère dans l’esprit de la tradition et traduit en même temps le respect des dévotions propres à un lieu et à une époque donnée. Le sanctuaire de Notre-Dame d’Ottawa nous fait ainsi pénétrer dans l’intimité d’une grandiose assemblée, celle des patriarches, des prophètes, des apôtres et des saints réunis autour du Christ, au milieu des anges, dans la gloire de la Jérusalem céleste. Agréablement étonnés sommes-nous, tout de même, de retrouver à des places d’honneur : saint Joseph, patron du Canada, ainsi que saint Jean-Baptiste et saint Patrice, patrons de l’archidiocèse d’Ottawa.
L’ensemble ornemental du sanctuaire tel que conçu par le chanoine Bouillon a été réalisé par toute une équipe d’artisans, d’ornemanistes et de sculpteurs dont les plus familiers s’appellent Philippe Pariseau, Flavien Rochon, Olindo Gratton ou Philippe Hébert. La plupart d’entre eux travaillaient à l’ornementation du Parlement d’Ottawa: ils étaient sur place et liés à la paroisse, ou fervents admirateurs de Bouillon. Ou encore, totalement inconnus, comme ce Philippe Hébert à qui Bouillon fit appel en 1879, alors que ce sculpteur de Montréal, sans fortune ni emploi, s’apprêtait à s’exiler aux États-unis. Philippe Hébert deviendra, par la suite, célèbre à travers le Canada pour ses monumentales sculptures de bronze. La cathédrale Notre-Dame d’Ottawa peut se glorifier de posséder plus de soixante sculptures sur bois de cet artiste, soit son plus imposant ensemble de bois sculpté.
Les vitraux
Les premiers vitraux qui ont été installés dans la cathédrale d’Ottawa remontent à 1879. Réalisés par le maître-verrier anglais Horwood, ils sont composés de motifs géométriques peints en grisaille et rehaussés de légères touches de couleurs vives.
Ils ont été remplacés en grande partie, de 1956 à 1961, par une série de 17 vitraux historiés, créés par le célèbre artiste Guido Nincheri de Montréal, illustrant les mystères de la vie du Christ et de la Vierge Marie.
Le plus impressionnant vitrail, toutefois est situé en façade, au-dessus de l’entrée principale de la cathédrale. Les hautes figures peintes au centre cette verrière représentent, de gauche à droite : saint Patrick, saint Paul, la Vierge Marie, saint Joseph, saint Pierre et saint Jean-Baptiste.
Les autels latéraux
À l’entrée du sanctuaire, dans les deux travées latérales, correspondant aux bas-côtés de la nef, se dressent les autels secondaires de bois sculpté, doré et orné de pierres précieuses : ils forment en quelque sorte les volets d’un gigantesque triptyque aux dominantes bleu azur et or.
L’autel situé à la gauche du sanctuaire a été construit en 1879 et dédié au Sacré-Coeur. L’autel latéral de droite date de 1885 et est consacré à la Vierge Marie; il s’agit de la dernière oeuvre réalisée par le chanoine Bouillon en cette cathédrale.
Les trésors de la Cathédrale
La collection de vases sacrés, de vêtements liturgiques, d’argenterie ancienne, ou de peintures à l’huile d’époque que la cathédrale garde en sa possession est précieuse et de grand intérêt. La plupart de ces objets d’art proviennent d’Europe, et principalement d’Italie.
Une chasuble et une étolle en drap d'or, faisant partie d'un superbe ensemble de riches vêtements liturgiques.
Calice en or orné de pierres précieuses offert à Mgr Alexandre Vachon (sixième évêque d'Ottawa), par sa mère, à l'occasion de son ordination sacerdotale, le 22 mai 1910.
Calice en or orné de six émaux, offert au chanoine Georges Bouillon à l'occasion de son jubilé d'or, le 25 janvier 1924.
Calice en or, richement orné de pierres précieuses et de douze médaillons émaillés, offert en 1886 au diocèse d'Ottawa par les Dames de Ste Anne, vraisemblablement à l'occasion de l'investiture de Mgr Thomas Duhamel à titre de premier archevêque d'Ottawa, le 24 juillet 1886. Dans la même collection, un ciboire en or, de même style, mais sans inscription.